Fosse no 4 - 4 bis - 4 ter des mines de Bruay

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Fosse no 4 - 4 bis - 4 ter des mines de Bruay
La fosse no 4 - 4 bis - 4 ter. Le puits no 4 ter, plus au sud, n'est pas visible
La fosse no 4 - 4 bis - 4 ter. Le puits no 4 ter, plus au sud, n'est pas visible
Puits n° 4
Coordonnées 50,476428, 2,545381[BRGM 1]
Début du fonçage
Mise en service 1881
Profondeur 492 mètres
Étages des accrochages 190, 284 et 360 mètres...
Arrêt années 1950 (service et aérage)
Remblaiement ou serrement 1955
Puits n° 4 bis
Coordonnées 50,476103, 2,545956[BRGM 2]
Début du fonçage
Mise en service 1881
Profondeur 615 mètres
Étages des accrochages 190, 284 et 360 mètres...
Arrêt années 1950 (service et aérage)
Remblaiement ou serrement 1958
Puits n° 4 ter
Coordonnées 50,475427, 2,545155[BRGM 3]
Début du fonçage 1919
Profondeur 874 mètres
Étages des accrochages 190, 284, 360, 395, 473, 509, 589, 619, 706 et 851 mètres[1]
Arrêt années 1950 (extraction)
1970 (service)
Remblaiement ou serrement 1972
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Pas-de-Calais
Commune Bruay-la-Buissière
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines de Bruay
Groupe Groupe de Bruay
Groupe d'Auchel-Bruay
Unité de production UP de Bruay
Ressources Houille
Concession Bruay
Protection Patrimoine mondial Patrimoine mondial (2012)[note 1]

Géolocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
(Voir situation sur carte : Pas-de-Calais)
Fosse no 4 - 4 bis - 4 ter des mines de Bruay
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fosse no 4 - 4 bis - 4 ter des mines de Bruay

La fosse no 4 - 4 bis - 4 ter de la Compagnie des mines de Bruay est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Bruay-la-Buissière. Pour la première fois, la Compagnie de Bruay ouvre une fosse constituée de deux puits jumeaux, tout d'abord dénommés puits nos 4 et 5. À l'approche de l'ouverture de la fosse no 5 - 5 bis à Divion, le puits no 5 est renommé 4 bis. La fosse commence à produire en 1881. Le puits no 4 ter est ajouté en 1919, il assure ensuite l'extraction, alors que les puits nos 4 et 4 bis assurent le service et l'aérage. Des cités sont construites autour de la fosse.

La Compagnie des mines de Bruay est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Bruay. La fosse cesse d'extraire dans les années 1950 après sa concentration sur la fosse no 6 - 6 bis - 6 ter, ses puits nos 4 et 4 bis sont respectivement remblayés en 1955 et 1958, et leurs chevalements détruits peu après. Le puits no 4 ter est modernisé dans le but de servir à la descente du personnel, et ce jusqu'en 1970. Le puits est remblayé deux ans plus tard, et le chevalement détruit le . Le site est ensuite occupé par l'usine Plastic Omnium.

Dans les années 1990 et suivantes, les cités sont rénovées ou démolies pour laisser place à de nouvelles constructions. Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits nos 4, 4 bis et 4 ter. L'usine de plasturgie s'installe sur un nouveau site, et en 2011, le carreau de fosse est en chantier, le but est d'y construire un écoquartier. Une dynamitière a été mise à jour en septembre 2011. La cité de corons 16-1 et son école ont été inscrites le 30 juin 2012 sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Le site devrait être traversé par le tramway Artois-Gohelle.

La fosse[modifier | modifier le code]

Alors que la fosse no 3[note 2] est mise en service depuis [A 1], La Compagnie des mines de Bruay décide d'entreprendre une nouvelle fosse à 500 mètres au sud-sud-ouest[C 1],[note 3] de la fosse no 1[note 2].

Fonçage[modifier | modifier le code]

Le quatrième siège d'exploitation de la Compagnie de Bruay se compose de deux puits jumeaux nos 4 et 5, établis à cinquante mètres[note 3] l'un de l'autre et commencés l'un en , l'autre en [A 2],[note 4]. Ils ont été creusés tous deux par le système Kind-Chaudron[C 2]. La nature ébouleuse de certaines parties des terrains de la craie a obligé de recourir à des tubages avec cylindres en tôle. Le diamètre de ces puits est de 3,65 mètres à l'intérieur des collets du cuvelage en fonte[C 1].

Le puits no 4 est situé à 80 mètres de la route reliant Bruay à Houdain, et à 865 mètres au sud-est du clocher du village[SA 1]. Le terrain houiller est atteint à la profondeur de 121,50[C 1], 122[JC 1] ou 124,42 mètres[SA 1]. Le cuvelage est en fonte sur 96,57 mètres de hauteur, y compris 9,27 mètres de faux cuvelage à la base[SA 1], ou 104,50 mètres de hauteur, et formé de 70 anneaux en fonte[C 1]. Le diamètre utile du puits est de 3,65 mètres. Son orifice est à l'altitude de 78,92 mètres[SA 1]. Les accrochages sont établis à 190, 284 et 360 mètres de profondeur. Le puits est profond de 458,50 mètres[SA 1].

Le puits no 5 a trouvé la tête du terrain houiller à la profondeur de 124,50 mètres. Le puits, profond de 460 mètres, est doté d'un cuvelage en fonte de 109,28 mètres de hauteur, y compris 2,90 mètres de faux cuvelage à la base[SA 1]. Son orifice est situé à l'altitude de 78,92 mètres, et ses accrochages aux profondeurs de 190, 284 et 360 mètres[SA 1].

Pendant longtemps, des adolescents ont été employés dans cette fosse.

Un accident assez grave s'est produit dans la descente du cuvelage du no 4 dont la boîte à mousse n'a pas bien fonctionné. On a dû pour la réparer et exécuter le faux cuvelage en dessous, monter une forte machine d'épuisement avec ses pompes, et on est arrivé à remédier par des artifices particuliers à cet accident. L'établissement de ces puits a été couteux[C 2]. Ainsi d'après la situation donnée dans le rapport du conseil d'administration aux actionnaires de 1878, la dépense s'élève pour le puits no 4, approfondi à 221,80 mètres dont 100,25 mètres dans le terrain houiller à 1 386 819,73 francs et pour le puits no 5, creusé avec le grand trépan à 127 mètres, à 368 515,39 mètres[C 2]. Quelques années plus tard, à l'ouverture de la fosse no 5 - 5 à Divion, le puits no 5 a été renommé 4 bis[C 2].

Exploitation[modifier | modifier le code]

La fosse commence à produire en 1881[A 2]. Elle est située au nord de la ligne de Bully - Grenay à Brias, d'où elle est embranchée.

Le puits no 4 ter est ajouté en 1919[A 2], à 115 mètres au sud du puits no 4 et à distance égale au sud-sud-ouest du puits no 4 bis[note 3]. Très vite, le puits no 4 ter assure l'extraction, alors que les puits nos 4 et 4 bis sont affectés à l'aérage[B 1].

La Compagnie des mines de Bruay est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Bruay. En 1954, la fosse est rattachée à la fosse no 6 - 6 bis - 6 ter. Le puits no 4, alors profond de 492 mètres, est remblayé en 1955, le puits no 4 bis, profond de 615 mètres l’est trois ans plus tard. Les chevalements des puits nos 4 et 4 bis sont détruits peu de temps après[B 1]. Les installations du puits no 4 ter, chevalement et machine d'extraction, sont en revanche modernisés pour assurer la descente du personnel pour la fosse no 6 - 6 bis - 6 ter, jusqu'en 1970. Le puits, profond de 874 mètres, est remblayé en 1972. Le campanile de son chevalement est démonté l'année suivante, et les molettes sont revendues aux ardoisières d'Angers. La cheminée de la chaufferie et le chevalement sont détruits le [B 1].

Reconversion[modifier | modifier le code]

Le carreau de fosse est ensuite occupé jusque dans les années 2000 par l'entreprise Plastic Omnium, jusqu'à son déménagement sur un autre site. Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits nos 4, 4 bis et 4 ter, et installe un exutoire de grisou sur le puits no 4 bis. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[2]. Il ne subsiste que deux bâtiments en briques avec une toiture en demi-lune en béton armé[1], situées de part et d'autre du puits no 4 ter. Au second semestre de 2011, l'usine Plastic Omnium est peu à peu détruite, et son site aménagé dans le but de recevoir un écoquartier. Une dynamitière (site de dépôt souterrain d'explosif[3]) a été mise à jour en septembre 2011. Le carreau devrait être traversé par le Tramway Artois-Gohelle[4],[5].

Les cités[modifier | modifier le code]

Des cités ont été bâties par la Compagnie des mines de Bruay à proximité de la fosse. Celles-ci sont relativement étendues. Dans les années 1990 et suivantes, les cités sont rénovées ou démolies pour laisser place à de nouvelles constructions. La cité de corons 16-1 et son école fait partie des 353 éléments répartis sur 109 sites qui ont été inscrits le 30 juin 2012 sur la liste patrimoine mondial de l'Unesco. Ils constituent une partie du site no 97[6].

Les écoles[modifier | modifier le code]

Les écoles.
50° 28′ 26″ N, 2° 32′ 59″ E

La Compagnie des mines de Bruay a bâti les écoles Marmottan non loin de la fosse.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
  1. L'inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco concerne la cité de corons 16-1 et son école.
  2. a et b Les puits nos 3 bis, 3 ter et 1 bis n'ayant pas encore été foncés, on parle à l'époque des fosses nos 3 et 1.
  3. a b et c Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
  4. Le puits no 4 bis est situé cinquante mètres à l'est du puits no 4.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
  1. Dubois et Minot 1991, p. 144
  2. a b et c Dubois et Minot 1991, p. 145
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I, Imprimerie L. Danel,
  1. a b c et d Vuillemin 1880, p. 219
  2. a b c et d Vuillemin 1880, p. 198
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Béthune, vol. III, Imprimerie nationale, Paris,
  1. Gosselet 1911, p. 139
Références à Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique de Béthune, Imprimerie nationale, Paris,
  1. a b c d e f et g Soubeiran 1898, p. 251

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 144-145. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I : Histoire de la recherche, de la découverte et de l'exploitation de la houille dans ce nouveau bassin, Imprimerie L. Danel, Lille, , 348 p. (lire en ligne), p. 198, 219. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Béthune, vol. III, Imprimerie nationale, Paris, , 139 p. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique de Béthune, Imprimerie nationale, Paris, , 399 p. (lire en ligne), p. 251. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Pierre-Yves Geslot, Les risques miniers dans le bassin houiller du Nord-Pas-de-Calais, Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement ; S3PI du Hainaut-Cambresis-Douaisis ; Prouvy - Rouvignies, , 46 p. (lire en ligne), p. 4. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article